Just don't care

19h36, je sors de la bijouterie. Ca m'a coûté les yeux de la tête de faire réparer cette chaîne, mais que voulez-vous... quand on se fait chier et qu'on sait pas quoi faire de son pécule, on prend soin de choses qu'on aurait mises de côté en temps normal. Des choses qui appartiennent au passé, qu'on aimerait pouvoir laisser moisir dans un coin, mais qui ne cessent jamais de nous tourmenter. Je jette un oeil au maillon qui posait problème. Il est comme neuf. Bon travail. Au moins, j'ai pas jeté mon fric par une fenêtre...

L'imposante silhouette, ajusta son blouson de cuir et refit un tour à son écharpe. Elle laissa le vent froid ébouriffer ses cheveux, et prit la direction du parking. En ressortit une Hayabusa rouge parfaitement lustrée dont le grondement se fit entendre sur plusieurs centaines de mètres avant de disparaître dans le brouhaha de la ville.

Je m'arrête au feu, le temps de fouiller dans la poche arrière de mon jean. J'en sors une carte de visite. Celle du coiffeur du coin, que j'ai trouvée par hasard sur le comptoir du Born. Un de ces quatre, faudrait que je songe à me faire écimer la crinière. Et peut être refaire aussi ma couleur. Pas envie de me réveiller un matin avec des cheveux rose pastel. Beurk. Plutôt crever. Je prendrai rendez-vous demain.

Le feu passe au vert. La moto ronronne. Elle traverse le boulevard tranquillement, prend sur la droite. S'enfonce dans une ruelle plutôt obscure.

C'est là qu'elle est son épicerie à la noix? Putain, je comprends pourquoi il veut pas y aller. Je gare mon bébé un peu plus loin, dans un coin sombre, en la poussant, moteur éteint. Histoire de pas rameuter tout le voisinage et prendre le risque de me la faire rayer. Je vérifie que mon Desert Eagle est bien calé dans mon dos. C'est fou ce que le marché noir peut être utile. Je regarde à droite, à gauche. Rien de suspect. Je frappe à la porte...

Plusieurs jours étaient passé après sa sortit de tôle . Il vivait tantôt chez Aki, tantôt dans sa rue natal . Reprenant gout au sang, a la violence, cherchant toujours a rendre fous ce chère Kouki .
M'enfin il avait décidé de sortir un peu, se dégourdir les pattes . Avec les flics au cul c'était pas la joie de vivre de sortir, le pourquoi il choisissait des rue bomber ou il serait difficile de le localiser . IL s'était habillé de façon caché et incognito . L'oreille tendu, il écoutait tout, le moindre bruit suspect, la moindre phrase des passants, la moindre chose qui pourrait le mettre en danger .

Le born était a exclure . Entre les poulets, Kai, et le reste, il devait se trouver un autre bar en attendant . La pour le moment il cherchait de l'action, du danger, histoire de se remettre en condition .

Puis, un son qu'il connaissait . Comment le louper, il l'entendait tellement souvent . Cette cher moto d'un certain agent de sécurité . Après avoir regardait si personne le suivait, Kouta décida de suivre l'agent qui commençait a ralentir . Toujours dans un silence hors du commun, il se retrouva a quelques mètres alors que ce dernier descendait de sa précieuse monture .
Une fois hors de porté Kouta s'approcha de la moto, la caressant du bout des doigts . Comment s'attacher a des choses matériels ? Chose qu'il ne comprenait pas, lui qui arrivait déjà pas a l'attaché au humains .
Soit il attendit, toujours restant collé a cette bécane .

La haute silhouette pénètre dans l'obscurité de ce qui se révèle être une boîte de nuit homo. Après avoir passé les deux "hôtesses d'accueil" occupées à se lécher les bras, Die emprunta un couloir éclairé de néons verts. Ambiance futuriste. Quelques cyberpunks par-ci par-là. Des danseuses dénudées sur lesquelles ses yeux ne firent que glisser. Vraiment, il ne voyait pas ce que cette moitié de la population avait de si extraordinaire pour la plupart des hommes. Enfin, là n'était pas le sujet de sa venue.

Un quart d'heure que je marche dans ce foutu dédale rempli de débauchés, et pas le moindre signe de ce mec. D'après mes sources, il doit être grand, mince, binoclard, un regard un peu vitreux... Une chemise hawaïenne et un sourire béat. Pfff. Toujours rien. Ca me gave. J'ai demandé à au moins six personnes, et aucune ne l'a vu dans la soirée. Tout simplement introuvable. Je sors mon portable...

- Shin, on peut savoir dans quel genre de plan foireux du m'as envoyé? ... Non, je l'ai pas trouvé. Oui, depuis tout à l'heure je rame. ... Ouais. ... ... Bon ok. Je rentre. T'es sûr que ça ira? Tu pourras en trouver un autre? Ok. Pas de souci. A ton service. Et fais gaffe en rentrant ce soir. A plus.

Je raccroche, range le mobile dans la poche de mon jean, rebrousse chemin. Hé oui, même les plus grands héros repartent parfois bredouille. Je repasse devant les deux petite blondes. Toujours absorbées dans leurs activités charnelles. Cette fois, elles en étaient aux porte-jarretelles. Je fais bien de me tirer. Toute cette féminité me file la nausée. Je sort du bâtiment en faisant crisser la porte d'acier sur ses gonds rouillés. Je m'allume une clope en parcourant tranquillement les quelques mètres qui me séparent de ma bécane. Un mec. Je m'arrête en face de lui. Il a un truc qui me dit quelque chose. Aucun mauvais pressentiment. Je laisse mon flingue là où il est. Je jauge le type du regard.

Un semblant de sourire passa sur les lèvres du grand gardien. Il passa une main dans sa longue tignasse rouge pour la remettre en place, et s'approche de celui qu'il vient juste de reconnaître...

- Kouta-san... Quelle heureuse surprise, commença-t-il. Une voix neutre. Impassible. Il tend sa clope au blond. Qu'est-ce que tu fous par ici? C'est pas un quartier pour toi, ma poule.

J'aime le faire chier. Kouta c'est le mec qui s'excite toujours pour un rien. Un dégénéré de la pire espèce. Pas étonnant qu'il soit arrivé à la tête du pire gang des environs. Je suis pas fan de ses méthodes, mais tant qu'il cherche des noises ni à moi ni aux mecs qui me paient pour que je les protège, j'ai aucune raison de me prendre le chou avec lui. A vrai dire, j'en n'ai pas non plus la moindre envie. Il me fera rien tant que j'ai pas l'intention de lui nuire. Autrement dit, je ferme ma gueule et il m'arrive rien. Ni à moi, ni aux hôtes du Born. Et tout va bien. C'est comme ça que ça marche, et tant mieux.

Kouta effleurait toujours la bécane du bout des doigts lorsque tout d'un coup son regard changea de direction, fixant celui qu'il attendait .

- Je vais ou je veux quand je veux non... Je t'ai vu et je t'ai suivit, ça fait un bout de temps que je ne t'avais pas croisé, je pensais presque que tu bouffais les pissenlits par la racine a présent .

Lâchant la moto il s'approcha doucement . Ce mec était du genre imprévisible, n'aimant pas forcément ce que faisait notre jeune leader . Mais un contrat s'était établit entre eux et tant qu'aucun ne le rompait tout se passait pour le mieux .

- Je me suis absenté un moment et je vois que tu n'a pas changé en fin de compte, que cherchais-tu par ici ... ?

Sa curiosité lui faisait parfois défaut mais il ne pouvait s'en empêcher . A force, le contrat passerait parés . Il aimait tellement chercher la merde, mais après son histoire de flics il évitait, temps de reprendre sa pêche d'avant .
Mais soit, œil ou pas œil en moins, il était un chasseur, et tout ce qui s'appelait pas un V-cry était une proie a exploiter .

( Pardon du retard TT)

(... et moi donc! xD)

Mes yeux de peuvent pas se détacher de ses doigts. Ca me fout hors de moi qu'on puisse toucher à ma moto. Une seule rayure et ce mec, aussi dangereux soit-il, sait qu'il ne ressortira pas de cette ruelle indemne. Soulagement lorsqu'il ôte ses foutues paluches. On peut discuter tranquillement.

- Six pieds sous terre, moi? Ce serait mal me connaître. Contrairement à toi j'suis le genre... prudent. Même si parfois les circonstances me mènent à devoir traîner dans ce genre de quartier mal famé, fit-il en passant un regard lent et observateur sur les divers recoins de la ruelle.

Je ne m'attardai pas sur ma contemplation des environs. Et reposai les yeux sur lui dès que possible. Je déteste son regard venimeux et ses paroles amères. Rien de ce qui vient de lui ne peut être totalement crédible. Sauf peut être les menaces. Et encore...
J'ai beau le dépasser d'une bonne tête et avoir globalement une meilleure constitution, j'peux pas m'empêcher de me méfier de lui. C'est un des rares truands de cette putain de ville qui arrive à me faire rester continuellement sur la défensive. Trop imprévisible, autant que moi si ce n'est plus. Trop hargneux. Trop chtarbé. Un putain de malade mental.

- J'étais venu déposer une facture. Et si possible la faire payer. Il laissa quelques secondes de silence. Le temps d'évaluer le taux d'importance de l'information et le risque qu'il prenait à aborder le sujet avec Kouta. J'ai un... ami... qui voudrait récupérer l'argent qu'un tordu lui doit.